A 8h00, nous sommes prêts à partir en direction de Durrës. Au port, nous avons un vent assez fort, avec des rafales à 35 noeuds. Nous devons de toute façon changer de place car des navires militaires arrivent, nous décidons donc de tenter un départ.
Dès que nous nous éloignons du port de Shengjin, le vent se calme. Il venait bien, comme nous le soupçonnions, des montagnes avoisinantes.
La navigation se passe bien, au près le matin, travers à midi puis vent arrière dans l'après midi.
 L'arrivée à Durrës est un peu fastidieuse. Le vent forcit (force 4/5) et nous sommes dans moins de 20 m de fond donc des vagues se créent. Le chenal d'accès au port est pour le moins original : Durrës est située dans un ancien champs de mines marines (datant de la seconde guerre mondiale, les locaux nous affirment qu'il n'y a absolument plus aucun danger), et son accès se fait par un chenal...au milieu duquel se trouvent deux épaves dont une dangereuse !

Arrivés au port sans problème, un agent nous prend en charge (c'est obligatoire en Albanie). Nous sommes amarrés à un grand quai en béton, derrière un cargo, à côté d'immenses grues. Et oui, Durrës est le plus grand port commercial d'Albanie, ce n'est pas une marina !
L'agent se veut très commercial, nous ne sommes malheureusement pas très réceptifs... Il souhaite conserver les originaux des papiers du bateau, hors de question! Il se satisfera d'une copie. Il nous dit qu'il s' occupe de tout : autorités portuaires, douanes, police, police des frontières, anti banditisme, ect. Le tout pour la modique somme de 50 € + 10 € par jour. En y passant la nuit nous serons théoriquement présents deux jours (même en arrivant à 22h et en repartant à 6h00). Nous payons donc 70 € pour une place dans un port commercial, sans eau, sans électricité, sans sanitaires, mais avec des rats ! Sachant que le mouillage est interdit (pour cause de mines) et qu'il n'y a pas d'installations portuaires touristiques dans les environs (la seule marina du pays est à Orikum, 65 milles au Sud de Durrës), ce n'est ni plus ni moins du racket, surtout si l'on considère que le salaire moyen en Albanie est d'environ 250 €.